La fée d'été a succombée

La fée d'été n'est plus.

Evidement, celui ou celle qui l'aura laissé tomber au sol ne s'est pas vanté de l'avoir fait ni même excusé.
Non comme à l'accoutumée il a fallu que je tombe sur l'objet, soigneusement remis à sa place avec ses miettes.
Oh bien sûr devant l'évidence du meurtre on va nier, chipoter, expliquer l'inexplicable irrespect de l'acte.
Ce ne sera pas la première fois, on va même sûrement m'accuser de l'avoir laissé traîner là sur le haut du gros buffet (1,50m) avec toutes les autres décorations. Et la faute à pas de chance, si cette pauvre fée d'été s'est trouvée sur le chemin d'un coude ou d'un bras. J'avais qu'à la mettre ailleurs.

Si seulement je ne l'avais pas découvert. Je suis désespérée, finalement ce n'est pas que la mort de la fée d'été qui me rend triste, c'est tout ce que cela veut dire aussi.

Un peu comme le souvenir, lointain, d'une jolie boule à neige musicale Rosina Wachtmeister, découverte trois étagères plus haut que sa place habituelle, déposséder de sa coupolle de verre. Et quand j'ai demandé une explication, on a expliqué un geste malheureux plus d'une semaine auparavant. Lorsque je expliqué que j'apprécierai un geste d'excuse, le remplacement de l'objet on m'a répondu par la négative et froidement encore, m'exortant à ne pas m'attacher à des objets.

Je perds alors petits à petits les souvenirs de moments qui m'étaient précieux. Et si ce ne sont que des objets, ils me sont parfois plus chers que les gestes qu'ils auraient du remplacer.

Je crois que je devrais dès aujourd'hui emballer toutes ces petites babioles auxquelles je tiens, les enfermer dans des grands cartons et ne laisser à la vue de tous que le vide qui comble tout le reste.

PLS